Trouble de la vigilance : Fatigué, somnolent ou hypersomniaque ?
Comment définir la vigilance ? Un peu de vocabulaire :
La veille
La vigilance
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La vigilance varie selon le moment de la journée mais aussi selon la stimulation et la motivation personnelle.
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Par exemple, au cours d’une tâche routinière réalisée en début d’après-midi, le risque de baisse de la vigilance est important.
La fatigue
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Avoir sommeil et être fatigué sont deux états différents. La fatigue se résout en se relaxant physiquement et mentalement, mais pas nécessairement par le sommeil. On peut être fatigué sans pour autant avoir sommeil.
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Le manque d’énergie accompagné de la volonté de réduire ou limiter les activités est caractéristique de la fatigue.
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Elle est un ressenti, davantage vécue comme un événement psychologique. La notion de fatigue étant d’ailleurs elle-même compliquée à interpréter (asthénie, baisse du désir de faire les choses ou peur de les faire ?)
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Ce symptôme doit être différencié d’une plainte de somnolence diurne excessive ainsi que des accès de sommeil involontaires.
La somnolence
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Elle peut se manifester de façon normale le soir au coucher, après le déjeuner ou à d’autres moments quand il existe un déficit de sommeil (après une nuit blanche).
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En dehors de ces circonstances, la somnolence dans la journée est anormale et doit conduire à consulter.
Hypersomnie idiopathique ou somnolence diurne excessive
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un sommeil de nuit très profond, très long dont le sujet a du mal à sortir : un réveil difficile avec la tête lourde, l’impression d’être groggy, incapable de réfléchir voire désorienter. Parfois, le réveil spontané n’est pas possible avant 10 à 12 heures de sommeil.
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la sensation d’être la plupart du temps mal réveillé, d’avoir une envie de dormir permanente, d’avoir du mal à se concentrer, à fixer son attention.
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des endormissements involontaires. Ils surviennent plus facilement dans des circonstances calmes, monotones où le sujet est inoccupé ou passif. Ils peuvent aussi survenir dans des circonstances indésirables, par exemple au volant, en travaillant ou en classe. Certains endormissements sont incontrôlables, le sujet ne peut pas résister. D’autres peuvent être évités par le mouvement, la marche, le fait de prendre la parole, à condition d’être ” anticipés “. Souvent, l’endormissement involontaire ne prévient pas et survient à l’insu du sujet qui ne peut donc pas le contrôler. Certains endormissements passent donc inaperçus.
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un besoin de s’allonger pour dormir dans la journée, trop fréquent ou sans bénéfice. Il n’est pas anormal de faire la sieste ou d’en avoir envie, surtout si le lever est précoce. En revanche si la sieste n’apporte pas de soulagement ou si elle se renouvelle plusieurs fois dans la journée, elle peut correspondre à une hypersomnie.
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des accès de sommeil durant quelques jours.
Comment mesurer la vigilance ?
Il est possible d’évaluer le ressenti à l’aide d’échelles : c’est la somnolence subjective.
Le sujet indique à l’aide d’échelles ce qui décrit le mieux son état du moment (échelles de somnolence de Stanford) ou la facilité à s’endormir sur une période donnée (l’échelle d’Epworth ci dessous 👇).
Time's up
Il est possible de mesurer la rapidité à s’endormir : c’est la somnolence objective.
- Le Test Itératif de Latence d’Endormissement (TILE) mesure le délai d’endormissement et est recommandé en cas de suspicion de narcolepsies ou hypersomnies.
- Dans un laboratoire d’exploration du sommeil, on mesure par une série de 5 tests d’une durée de 20 minutes, espacés de 2 heures, l’absence ou non d’endormissement.
- Cette mesure clinique est réalisée allongé, dans le noir, avec la consigne suivante « Allongez vous calmement, fermez les yeux et essayez de dormir ».
- Le Test de Maintien d’Eveil (TME) mesure la capacité à maintenir l’éveil en conditions propices à l’endormissement.
- Il se compose de 4 tests d’une durée de 40 minutes et est recommandé pour évaluer la capacité d’une personne à rester éveillée lorsque son hypersomnolence constitue un handicap ou un danger pour les autres (conduite automobile, risque professionnel).
- Assis confortablement au lit, dans une pièce faiblement éclairée avec la consigne suivante : « Restez éveillé, luttez contre le sommeil, gardez les yeux ouverts, regardez devant vous sans regarder la lumière. »
- Enfin, il est possible d’apprécier les conséquences sur certaines activités : c’est la performance liée en particulier à la vigilance. De nombreuses activités intellectuelles ou motrices sont modifiées par une baisse de la vigilance. Ces tests sont très sensibles et “parlent” alors même que le sujet ne perçoit aucun changement. Ils permettent de mesurer le résultat et la rapidité de réponse. On évalue ainsi la capacité à percevoir un signal et à y répondre, à mémoriser, à calculer, à conduire…
Quelles sont les conséquences d'une mauvaise vigilance ?
Une menace ignorée
La somnolence diurne excessive est un symptôme fréquent qui concerne de 8% de la population. Ses manifestations passent trop souvent inaperçues. Parfois le sujet ne s’en rend pas compte, il faut donc accorder une grande attention lorsque l’entourage signale de façon répétée des endormissements. Le fait de dormir dans la journée est trop souvent considéré comme un signe de bonne santé à l’inverse de l’insomnie. Toute somnolence excessive doit conduire à une consultation spécialisée.
La somnolence diurne excessive est-elle toujours le signe d’une maladie ?
La somnolence diurne excessive est toujours anormale mais elle ne traduit pas toujours une maladie. Le manque chronique de sommeil peut provoquer une somnolence. Le temps consacré au sommeil est souvent insuffisant chez les étudiants, les jeunes parents, les accros du travail…sans que les personnes concernées en soient suffisamment conscientes. Certains médicaments contre la dépression, l’anxiété, les hallucinations, l’allergie peuvent provoquer une somnolence dans la journée. Les effets des traitements médicamenteux sur la conduite sont toujours signalés sur l’emballage. Pensez à regarder sur la boite avant de prendre le volant.
Avant de consulter pour somnolence diurne excessive, profitez d’une période de vacances de plus d’une semaine pour vous autoriser à dormir autant que vous le souhaitez et vérifiez que votre somnolence ne disparaît pas. Vérifiez que dans les traitements que vous prenez habituellement, la notice n’indique pas un risque de somnolence. Si c’est le cas, parlez-en à votre médecin traitant.
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