Enquête INSV/MGEN 2020 : Le sommeil des français en 2020
A l’occasion des 20 ans de la Journée du Sommeil®, L’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV) fait l’état des lieux du sommeil des français durant ces 20 dernières années pour mieux parler de leur futures nuits.
Ce que révèle l”enquête INSV/MGEN 2020 : Le sommeil des français en 2020
53 % des Français interrogés dans l’enquête INSV/MGEN estiment que la thématique du sommeil est un sujet de santé plus important qu’il y a 20 ans !
L’enquête INSV/MGEN 2020 montre une augmentation de l’usage des écrans le soir et un important nombre de réveils nocturnes occasionnés par les téléphones chez les Français, les spécialistes rappellent l’importance de la déconnexion des écrans avant le coucher. L’enquête montre par ailleurs que les conditions de travail ne sont pas sans conséquence sur le sommeil des adultes et, de fait, la vie de famille.
Si nos habitudes de sommeil sont tributaires du fonctionnement sociétal et de notre environnement, un certain nombre de mesures peuvent être mise en œuvre pour préserver le sommeil des adultes et celui des enfants.
L’ « effet sentinelle » prend de l’importance, notamment chez les jeunes
16 % des Français et 28 % des 18-34 ans admettent être réveillés la nuit par la sonnerie du smartphone ou un SMS. Et près de la moitié y répondent le plus souvent.
« L’effet sentinelle, qui consiste à rester en veille de peur de passer à côté d’une information (tweets, commentaires sur réseau social, SMS…), participe à accentuer la dette sommeil chez les plus jeunes », s’inquiète le Dr Marc Rey.
L’avenir du sommeil de nos enfants dépend du rapport des adultes et de la société avec le sommeil d’aujourd’hui
A l’occasion de la 20ème Journée du Sommeil®, l’INSV souhaite insister sur le sommeil de l’enfant. 48 % des personnes interrogées s’accordent à penser que la thématique du sommeil des enfants prendra de l’importance dans les 20 prochaines années… Le sommeil des enfants, adultes demain, est influencé dès le début de la vie par notre environnement, notre de mode de vie, la sphère relationnelle avec les parents ou encore à l’école. Pierre angulaire des difficultés de sommeil des enfants et des adolescents, les écrans sont au premier plan des préoccupations des spécialistes.
Seulement, 44 % d’entre eux déclarent ne pas autoriser les écrans au lit et 3 parents sur 10 ne donnent aucune consigne à leurs enfants sur l’utilisation des écrans.
« Ce sont des pourcentages élevés ! Maîtriser l’usage des écrans et libérer du temps pour les interactions familiales est considérablement important. » Dr Marc Rey.
Alors que la communication parents-enfants est un élément clef pour le sommeil des enfants et des adolescents, l’omniprésence des écrans sur les activités de loisir, la vie sociale et familiale, notamment les repas retentit particulièrement sur les tranches d’âge les plus jeunes.
Le « couvre-feu digital » est d’autant plus nécessaire en période de stress
Seuls 39 % des Français jugent que les écrans ont un impact négatif sur la qualité du sommeil, la majorité d’entre eux (56 %) n’y voyant aucun impact.
Près de 45 % des adultes consultent des écrans le soir au lit, dans un tiers des cas tous les jours ou presque, et durant plus d’1h30 pour 1/4 des utilisateurs.
« Le pourcentage d’adultes qui regardent un écran au lit est considérable. Continuer à informer et éduquer les Français sur les effets délétères des écrans sur leur sommeil apparaît fondamental. » Dr Marc Rey
L’exposition à la lumière des écrans le soir n’est pas la seule en cause.
« Les sources d’anxiété et de stress chronique favorisent les troubles du sommeil, le déséquilibre du rythme veille / sommeil et l’insomnie avec les conséquences que l’on connaît : renforcement de l’anxiété et risque accru de dépression et de troubles de la relation à autrui. » Dr Marie-Françoise Vecchierini.
Comme une réponse à la dette de sommeil, la sieste a de l’avenir
Elle est de plus en plus pratiquée par les Français, elle est aussi mieux perçue.
Baisse du stress, meilleure résistance à la douleur, effets anti-inflammatoires et effets positifs sur le système immunitaire… lorsque le besoin de sommeil nocturne n’est pas couvert, faire la sieste apporte en effet de nombreux bénéfices. Elle permet de lutter le jour contre la privation de sommeil.
41 % des Français font au moins une sieste chaque semaine (et 13 % deux siestes, 15 % trois siestes et plus).
Les 10 propositions de l’INSV pour l’avenir de notre sommeil
- Intégrer le sommeil dans les projets ou plans institutionnels de santé
- Lancer de grandes campagnes de sensibilisation nationale pour valoriser le sommeil
- Renforcer l’éducation au sommeil dès la maternelle et tout au long de la scolarité, en collaboration avec l’Éducation nationale
- Analyser l’impact du sommeil en termes de santé publique pour améliorer notre qualité de vie
- Prévenir les risques psycho-sociaux, notamment le burn-out, par une prise en compte des besoins de sommeil en entreprise
- Renforcer la formation des médecins généralistes et des pharmaciens
- Renforcer les moyens humains et matériels des centres du sommeil
- Évaluer et valoriser les nouvelles approches thérapeutiques non médicamenteuses dans les pathologies du sommeil
- Encourager la recherche fondamentale et clinique dédiée aux sujets émergents
- Mobiliser réseaux, associations et sociétés savantes pour intensifier les actions d’information et d’éducation auprès du grand public comme des professionnels