À l’occasion de la 23ème Journée du Sommeil, organisée vendredi 17 mars par l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance, les spécialistes insistent sur la dégradation de la qualité de sommeil des Français et sur la réciprocité entre les troubles anxiodépressifs et les problèmes de sommeil. Ils recommandent des mesures individuelles et collectives pour réduire les difficultés de sommeil, augmenter la qualité des nuits et préserver une bonne santé mentale : connaître nos propres besoins de sommeil pour mieux le gérer, apprendre à mieux réguler nos rythmes veille-sommeil ou encore placer la santé du sommeil au centre des enjeux médicaux, sociétaux et écologiques.
Naturellement l’enquête montre que l’insomnie, les troubles du rythme veille sommeil sont fortement associés à cette qualité de sommeil insuffisante.
Principalement : Insomnie 20% et Troubles du rythme du sommeil 17%
Parallèlement, la durée moyenne de sommeil des Français continue de se réduire : ils dorment toujours peu la semaine (6h58 en moyenne vs 6h57 en 2019), mais le week-end ou pendant leurs congés, le temps de sommeil s’est réduit de 34 minutes (7h40 vs 8h14) en raison d’un lever plus précoce les samedis et les dimanches (à 7h29)
« On pourrait espérer qu’il y a une amélioration des décalages du week-end désormais moins marqués en 2023. Ce raccourcissement des nuits les jours non travaillés est malheureusement plus lié à une symptomatologie dépressive probable (réveil le Week End à 6h59 alors qu’en l’absence de symptomatologie dépressive le réveil est à 7h43) qu’à une meilleure régularité des heures de coucher et de lever (coucher plus tardif de 35 mn le WE). Cette dette chronique de sommeil constitue un véritable cercle vicieux car elle majore la symptomatologie anxiodépressive. » estime Dr Marc Rey.
Les liens étroits entre la rythmicité biologique et la santé mentale sont mis en évidence dans l’enquête. 17% des Français déclarent souffrir d’un trouble du rythme veille/sommeil, mais ils sont sans doute plus nombreux
Récupérer le manque de sommeil en dormant plus longtemps est considéré positif par 46% des Français
Faire une activité physique intense avant d’aller se coucher est considéré positif pour le sommeil par 29% des Français
Boire de l’alcool en soirée est positif pour le sommeil pour 16% des Français
Aller au lit 2 heures plus tôt que son heure habituelle est une bonne chose pour le sommeil selon 19% des Français
Un tiers des personnes interrogées sont anxieuses. 15% des Français montrent des signes de dépression.
Les problèmes de sommeil exacerbent les troubles anxiodépressifs et vice versa :
Le lien entre les troubles anxiodépressifs et les problèmes de sommeil est clairement mis en évidence par l’enquête INSV/MGEN. Elle fait en effet apparaître que :
30% des personnes dépressives souffrent d’insomnies et 23% des insomniaques souffrent de dépression ;
35% des personnes anxieuses souffrent d’insomnies et 54% des insomniaques souffrent d’anxiété ;
25% des personnes anxieuses souffrent d’un trouble du rythme veille/sommeil et 45% des personnes ayant un trouble du rythme veille/sommeil souffrent d’anxiété.
L’éco-anxiété vient amplifier le ressenti et le vécu des personnes psychologiquement plus fragile
L’éco-anxiété est notamment impliquée dans la hausse de l’insomnie chez les jeunes adultes
Les jeunes qui ont besoin de se projeter vers l’avenir pour se construire sont plus perméable aux questions de notre l’environnement au sens large.
Les personnes déjà anxieuses se sentent encore plus concernées par l’éco-anxiété « normale » inquiétude qui pourrait être une réaction normative à la crise écologique.
Ces éco-anxieux sont plus susceptibles d’avoir un mauvais sommeil ou de faire des cauchemars.
L’éco-anxiété “avec conséquences négatives” est plus forte chez les jeunes adultes, les personnes anxieuses, dépressives et qui prennent des médicaments pour dormir.
À l’occasion de la Journée du Sommeil, Psycom, le site d’information sur la santé mentale, vient de mettre en ligne une nouvelle page intitulée “Quand le sommeil s’en mêle” réalisée en
partenariat avec Santé Publique France.
INSV
Institut National du Sommeil
et de la Vigilance
18 rue Armand Moisant, 75015 – PARIS
Mail : contact[@]insv.org
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