A l’occasion de la 21ème Journée du sommeil®, l’INSV a souhaité faire le point sur les effets du second confinement et du covid-19 sur le sommeil des français. L’objectif étant de livrer les recommandations nécessaires afin d’adapter son sommeil en temps de crise.
Les personnes touchées par la Covid-19, les jeunes, les femmes et les personnes exclusivement en télétravail sont les plus concernés.
La qualité de sommeil, quant à elle, s’est avérée moins bonne pour 26% des Français pendant le 2e confinement, en particulier pour les jeunes (39%) et pour 27 % des Français qui ont été exclusivement en télétravail ou n’ont pas travaillé à cette période.
Les horaires de sommeil ont peu varié par rapport à une période normale : coucher à 23 h 27 en semaine et 23 h 57 le week-end contre 23 h 20 et 23 h 54 avant le 1er confinement. Lever à 7 h 01 en semaine et 8 h 05 le week-end contre 6 h 50 et 8 h 03 avant le 1er confinement.
Ces chiffres montrent que la durée du sommeil a été proche durant le second confinement de celle observée en période normale et que la dérive que l’on constatait depuis quelques années avec une baisse continue des heures de sommeil s’est arrêtée. Durant ce deuxième confinement, on n’a pas constaté de perturbations majeures du sommeil avec des horaires très tardifs de coucher, comme cela a été le cas lors du premier.
Ce n’est pas a priori le temps de sommeil qui est concerné, mais la qualité de ce sommeil, les perturbations, les tensions venant le troubler. Une forme particulière d'impuissance, d’empêchement pourrait se traduire par une forme de fatigue psychologique, créer des incommodités spécifiques auxquelles contribuent la monotonie et la lassitude (répétition, absence de but...) qu'un tel « statisme » peut engendrer.
64% ces Français infectés par la Covid-19 présentaient un trouble du sommeil lors du 2nd confinement. Des données récentes suggèrent que les effets cérébraux du SARS-CoV-2 auraient pu entrainer des modifications du sommeil.
Il est frappant de voir qu’en dépit du plus jeune âge global des personnes infectées, elles souffraient plus fréquemment que les autres Français d’un trouble du sommeil ancien, non à type d’insomnie ou de modification du rythme du sommeil, mais souvent de syndrome des jambes sans repos et d’apnée du sommeil
Ces personnes infectées ont aussi été deux fois plus nombreuses à chercher à améliorer leur sommeil (46 % contre 23 %). Elles ont aussi perdu du poids deux fois plus fréquemment que l’ensemble des Français au cours du 2e confinement (26 % contre 12 % globalement). En comparaison de la population générale, les Français infectés par la Covid étaient aussi plus nombreux à présenter des troubles anxieux (66 % contre 34 %) et dépressifs (59 % contre 33 %), et leur niveau de fatigue plus élevé (6,2 contre 5,1).
L’enquête de l’INSV/MGEN montre que les jeunes de 18-24 ans sont ceux qui ont rapporté le plus d’altérations de la qualité du sommeil, qui se sont sentis globalement le plus fatigués, se sont montrés les plus anxieux durant ce 2e confinement, tandis qu’ils devaient rester chez eux pour suivre leurs cours. Il faut conseiller aux jeunes d’actionner les leviers pour avoir un bon sommeil, car mal dormir majore la souffrance psychologique. Un des points positifs de l’enquête est d’avoir montré qu’ils s’intéressent à leur sommeil. Ils devraient donc y parvenir en retrouvant des repères temporels pour le coucher et le lever, en séparant travail et détente et en évitant la surconsommation d’écrans, même si ce n’est pas facile lorsqu’on habite dans un tout petit logement. les jeunes doivent absolument demander du soutien lorsqu’ils se sentent en difficulté, aller consulter la psychologue de l’université, des troubles associés à la situation épidémique ne signifiant en rien que l’on a une maladie mentale.
23% des Français ont cherché à améliorer leur sommeil et ont adopté les bons réflexes, à savoir :
Avec succès, puisque cela a fonctionné dans plus de 7 cas sur 10.
Les Français ayant passé plus d’une heure à l’extérieur étaient moins fatigués et moins concernés par les symptômes de dépression que la moyenne.
Après la phase de sidération des débuts de l’épidémie et du premier confinement, les Français ont plus volontiers adopté des comportements positifs recommandés par les spécialistes du sommeil depuis des années. Cela montre que le sommeil n’est plus une variable d’ajustement mais une préoccupation importante pour les Français. Ce qui est très positif.