Sommeil, croyances, santé mentale et éco-anxiété
Enquête INSV/MGEN - Journée du sommeil® 2023

La qualité du sommeil des Français mise à l’épreuve par les crises et les rythmes sociaux et individuels

À l’occasion de la 23ème Journée du Sommeil, organisée vendredi 17 mars par l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance, les spécialistes insistent sur la dégradation de la qualité de sommeil des Français et sur la réciprocité entre les troubles anxiodépressifs et les problèmes de sommeil. Ils recommandent des mesures individuelles et collectives pour réduire les difficultés de sommeil, augmenter la qualité des nuits et préserver une bonne santé mentale : connaître nos propres besoins de sommeil pour mieux le gérer, apprendre à mieux réguler nos rythmes veille-sommeil ou encore placer la santé du sommeil au centre des enjeux médicaux, sociétaux et écologiques.

Selon l’enquête INSV/MGEN 2023, 37% des Français sont insatisfaits de la qualité de leur sommeil, en majorité les femmes (44%).

Naturellement l’enquête montre que l’insomnie, les troubles du rythme veille sommeil sont fortement associés à cette qualité de sommeil insuffisante. 

42% déclarent souffrir d’au moins un trouble du sommeil. 

Principalement : Insomnie 20% et Troubles du rythme du sommeil 17%

Un sommeil de moins en moins long, même le week-end.

Parallèlement, la durée moyenne de sommeil des Français continue de se réduire : ils dorment toujours peu la semaine (6h58 en moyenne vs 6h57 en 2019), mais le week-end ou pendant leurs congés, le temps de sommeil s’est réduit de 34 minutes (7h40 vs 8h14) en raison d’un lever plus précoce les samedis et les dimanches (à 7h29)

« On pourrait espérer qu’il y a une amélioration des décalages du week-end désormais moins marqués en 2023. Ce raccourcissement des nuits les jours non travaillés est malheureusement plus lié à une symptomatologie dépressive probable (réveil le Week End à 6h59 alors qu’en l’absence de symptomatologie dépressive le réveil est à 7h43) qu’à une meilleure régularité des heures de coucher et de lever (coucher plus tardif de 35 mn le WE). Cette dette chronique de sommeil constitue un véritable cercle vicieux car elle majore la symptomatologie anxiodépressive. » estime Dr Marc Rey.

Des bonnes pratiques inégalement connues pour un sommeil de qualité.

Les liens étroits entre la rythmicité biologique et la santé mentale sont mis en évidence dans l’enquête. 17% des Français déclarent souffrir d’un trouble du rythme veille/sommeil, mais ils sont sans doute plus nombreux

Il existe de fausses croyances au sujet du cycle veille-sommeil. Les résultats montrent qui peuvent une mauvaise connaissance de certains comportements générer un effet négatif sur le sommeil;
  • Récupérer le manque de sommeil en dormant plus longtemps est considéré positif par 46% des Français

  • Faire une activité physique intense avant d’aller se coucher est considéré positif pour le sommeil par 29% des Français

  • Boire de l’alcool en soirée est positif pour le sommeil pour 16% des Français

  • Aller au lit 2 heures plus tôt que son heure habituelle est une bonne chose pour le sommeil selon 19% des Français

Un niveau élevé d’anxiété et de dépression qui s’accompagne d’un moins bon sommeil.

Un tiers des personnes interrogées sont anxieuses. 15% des Français montrent des signes de dépression.

Les problèmes de sommeil exacerbent les troubles anxiodépressifs et vice versa : 

Le lien entre les troubles anxiodépressifs et les problèmes de sommeil est clairement mis en évidence par l’enquête INSV/MGEN. Elle fait en effet apparaître que :

  • 30% des personnes dépressives souffrent d’insomnies et 23% des insomniaques souffrent de dépression ;

  • 35% des personnes anxieuses souffrent d’insomnies et 54% des insomniaques souffrent d’anxiété ;

  • 25% des personnes anxieuses souffrent d’un trouble du rythme veille/sommeil et 45% des personnes ayant un trouble du rythme veille/sommeil souffrent d’anxiété.

L’enquête confirme l’intérêt que portent les Français aux questions climatiques et environnementales. Ce que l’on peut qualifier d’éco-anxiété “adaptative”.
La santé du sommeil au centre des enjeux médicaux, sociétaux et écologiques.

L’éco-anxiété vient amplifier le ressenti et le vécu des personnes psychologiquement plus fragile

L’éco-anxiété est notamment impliquée dans la hausse de l’insomnie chez les jeunes adultes

Les jeunes qui ont besoin de se projeter vers l’avenir pour se construire sont plus perméable aux questions de notre l’environnement au sens large.

Les personnes déjà anxieuses se sentent encore plus concernées par l’éco-anxiété « normale » inquiétude qui pourrait être une réaction normative à la crise écologique.

Ces éco-anxieux sont plus susceptibles d’avoir un mauvais sommeil ou de faire des cauchemars.

L’éco-anxiété “avec conséquences négatives” est plus forte chez les jeunes adultes, les personnes anxieuses, dépressives et qui prennent des médicaments pour dormir.

Quand le sommeil s’en mêle

À l’occasion de la Journée du Sommeil, Psycom, le site d’information sur la santé mentale, vient de mettre en ligne une nouvelle page intitulée “Quand le sommeil s’en mêle” réalisée en
partenariat avec Santé Publique France.

Sommeil, croyances, santé mentale et éco-anxiété. Enquête INSV/MGEN Journée du sommeil 2023.
Mars 2023.

INSV

Institut National du Sommeil
et de la Vigilance

18 rue Armand Moisant, 75015 – PARIS
Mail : contact[@]insv.org

Nous ne sommes pas un centre de soin, nos locaux ne sont pas ouverts au public.
Pour toute commande de brochures, merci de passer par la boutique de documents.